Vois, je suis là, perdue, temporisant ma fin Qu’y a-t-il qui s’ensuit d’un pluriel singulier ? Pour le fauve au ressui, on suppose un enfin Mais pour moi qui ne suis qu’un temps irrégulier ?
Qu’y pourrais-je à tenter un dernier tour d’honneur ? Mon âme hélas s’éteint de tant de nuits de veille ! D’espérer un ailleurs, un compte-tour sonneur Qui pourrait l’inciter à faire qu’elle éveille Le dernier de ses sens, celui qu’on ne sait pas Mais qui parcourt pourtant chaque fibre d’un être ? Oh l’amour est cruel ! L’amour ! Mais n’est-ce pas Un nœud qui se pourfend sur le fil du bien-être ?
Vois, je suis là, prostrée, espérant en concours Un je ne sais trop quoi, qui me prendrait de force Un déclic, un ruban, un appel, un secours ! Un seul petit neutron, un atome, une amorce !
Mais une part de quoi ? Seul le lion a la sienne ! Un enjeu léonin pour mon conte en débours ? L’éruption d’un décret par sa lave obsidienne Enflamme tôt ou tard les plus beaux calembours ! Et les grands jeux de maux, et les calembredaines Toi qui en joues aussi pour pallier ta défense Dis-moi, qu’en ferait-on à remplir nos bedaines D’un rire digéré un peu comme une offense ?
Vois, je suis là, calée, entre mes idées noires Et les vertes prairies où je vagabondais Rien n’est jamais si froid que blanches patinoires Sur lesquelles les cœurs s’empêtrent en dadais !