Si j’avais inventé des mots en complément J’aurais pu en semer des je t’aime à outrance
Mais…
On aura beau clamer que l’écrit d’insistance S’empare du papier comme d’un territoire Du mutisme il en est, combiné en mouvance Qui se reconnaît mieux à conter une histoire
Ainsi, que vois-tu donc, quand s’éveillent tes yeux Sur la cloche qui sonne au tocsin de minuit ? Une alerte insolente ! L’alarme impertinente ! Car seuls savent nos corps à s’y vouloir enfuis Nulle parole est d’or pour atteindre les cieux
Ainsi que crois-tu donc, quand s’acquittent les jours Qu’il est besoin d’argent, de luxe matériel ? Un schéma d’artifice ! Un cliché maléfice ! Car seul luit ce palais à nos âmes plurielles Nul trésor reversé dans un compte à rebours
On aura beau vouloir maquiller en dix stances L’amour pour le ruser le farder sur grimoire C’est le vivre qu’il faut toujours en concordance Pour qu’il s’annote en rouge en marge de mémoire
Je ne saurai semer des je t’aime à outrance… C’est au creux de tes bras qu’ils s’écrivent vraiment !