J’imagine cette eau où vogue ton humeur Gondolier de la nuit, quand sa fraîcheur blessante Des courbes de tes yeux échappe mille pleurs Aux canaux asséchés d’une Venise absente
J’imagine un voyage où fuit l’âme coupante Pour t’emmener plus loin qu’en pays inconnu Insolite destin à suivre en douce pente Vers la houle mordant ton corps à demi-nu
J’imagine un jargon errant qui se déplace Tout autour de tes murs aux parois languissantes Mais tous les mots à taire ont-ils assez d’espace Pour bâillonner d’espoir l’attente envahissante ?
J’imagine qu’un jour l’empreinte se repente En traçant à tes pas la marque de ses pas Que s’allège ton cœur reclus sous la soupente De la mansarde usée par l’amour d’autrefois !
Imagine sa voix, imagine ta paix Quand pèse la lourdeur de ta peine cassante Imagine la voie, imagine l’après Pénélope te sait à l’aurore pressante !