Et si tombait l’amour comme tombe la pluie En perles gouttelées que la nature affame Serais-tu ce nuage offensif que réclame Ma terre inassouvie pour t’exploser d’envie ?
Et si de sa fraîcheur filtrée jusqu’à la lie S’abreuvait ma douleur pour adoucir mon âme Serais-tu cette ondée qui ruisselle et proclame : "Bois-moi ! Fais de mon eau la source de ta vie !"
Ma langue briguerait, tendue jusqu’au désir D’absorber, assoiffée, chaque larme à gésir Une à une lapée en rebord de ma lèvre
Ainsi m’assouvirais-je à mourir enivrée Sous l’orage si vif qu’il guérirait ma fièvre En possédant mon corps au plaisir délivré