Comme une marée qu’on entraîne A rouler à rebrousse-flots Ma vie se tient ma vie se traîne Aux courants rebelles de l’eau
Si d’un torrent fou elle coule Aux froides nuits, aux jours moins beaux Tout aussitôt le vent roucoule Pour la calmer à son tempo Dès lors elle s’alanguit fière Aux frais bocages verdoyants De sa fontaine en montgolfière Elle déverse un jet riant
Rivière elle est, triste d’écume Quand la gelée se prend en elle Quand la couleur de l’amertume Fait fondre son teint d’aquarelle C’est au soleil reconnaissant Qui l’escorte dans les saisons Qu’elle s’en remet, renaissant Pour ensourcer ses déraisons
C’est de son parcours cavalcade Qu’elle devient fleuve loyal Qu’elle s’aventure en cascades Sur un canal droit et royal Et pour égayer son voyage Sans cesse elle prend l’océan En charriant dans son sillage Des bullettes d’embruns géants
Regardez-la cette onde folle Elle marivaude à l’envi Elle s’éplore ou batifole C’est la marée … Elle est ma vie !