J’esquisse ton regard au vert de mes prunelles Et le teinte au fusain d’espérance éternelle Je colore à ta bouche un baiser purpurin Puis l’appose en traits pleins et déliés à mes reins
Je dessine tes mains au galbé de mon corps Fondu en virtuel, à tes égarements J’empreinte tes atouts au moelleux du moment Figure leurs contours bien au-delà encore
J’estampille en sanguine une nuit d’abandon Je retouche l’essai de nos adieux complices J’abrase nos clichés à nos cœurs corindons Puis en polychromie, je te forme et te lisse
Je copie l’aréole encalquée à mon sein Croque ton libertin d’un scintillant halo Je te trace en élu, en coupable angelot En enfer-paradis, en céleste, en malsain
Je te griffe arc-en-ciel diable ou divinité Je te marque à mon sang pulsé de nos envies Je t’imprime au-delà des frontières citées Je te grave aux non-lois, à notre inassouvi
Je te veux à ma veine au dedans, et autour Je te veux à l’endroit ! En vers ! En compte-tours ! Je te veux à nos doigts d’où jaillissent nos rimes Je te veux à ma chair ! Coup de crayon ultime !