J’entends le rossignol fureter aux buissons Ecoute l’infrason quand le monde s’éveille Quand le figuier rougit ses ramées aux frissons D’une rosée mûrie par un matin merveille !
Dieu qu’est belle la terre Quand la moisson badine Offre son sein de paille En sa fragilité Allaitant le parterre Avec humilité Pour nourrir en ripaille Les labours de platine
Ecoute le torrent qui s’amuse aux galets Il dégringole au vent comme l’aigle à son vol Louangeant de ses jeux les milliers de reflets Pour libérer la nuit des spasmes en faux-col
Stupre de la nature Libertin bucolique Qui s’enflamme à mes yeux En spectacle vivant Je bois à ta ceinture Les ocres du levant Et les éclairs soyeux De ton suc en applique
C’est de la volupté des aurores naissantes Que se pare mon cœur en ces gemmes offertes Et j’inspire en ma chair les percées saisissantes De mon âme absorbée par leurs lèvres ouvertes !