Où commence l'exil ? Se fuir ou fuir les autres ? Quand les autres eux-mêmes nous fuient De volonté L'oubli s'est oublié dans les plis de mes paumes Mais au coeur de mon coeur les cyprès verdissent La mort c'est de l'amour qui ne respire plus Et j'aurai beau semer reboiser les forêts Les branches sur lesquelles je grimpais de confiance Voir de plus haut la terre Sont cassées Le ciel s'est retourné à l'envers de ma peau Maquis désert désert d'envie Sans fuir tout est exil à l'ignorance Personne n'est premier, personne n'est dernier Pas de chaînon manquant Et pourtant tout se fuit Le vent la pluie le feu jusqu'au soleil qui ment Qui veut nous faire croire que demain est lumière Tout dort, rien d'or Tout brûle aux étés qui s'assèchent D'un manque d'eau Ou qui s'inondent d'un trop de larmes Où commence l'exil ? De peine au bout d'un cil, salé Comme la mer qui se retire Noire de souvenirs, rouge d'entailles Ne reste qu'un arbrisseau, abandonné, fragile Pourrissant de ses fleurs A la clairière des adieux Sans un mot, sans un cri, ni même un seul regard L'instant se perpétue, à l'identique, silences Dans le silo des absences Grains d'indifférence...