Qu’on me nomme l’endroit où trouver le repos Ou pas même un seul songe à un rêve en écho Ne viendrait troubler là ma tristesse d’ivoire Qu’on me cite l’envers où rien n’est à y voir !
Qu’on me dise le lieu où l’alisier sauvage Croît libre et souverain durant toute sa vie Qu’on me désigne aussi le noisetier joli Dont nul ne prend le fruit en récolte-saccage
Qu’on me parle de l’île où rien n’est interdit Que de croire en l’ailleurs quand le regard s’efface Car rien ne la distingue au paradis promis Qui nous offre son pile en nous cachant sa face !
Montrez-moi ces sentiers où marcher sans ambages Sans risque de blesser mon long vagabondage Vouez à l’olivier la verdeur de ma peau Trop naïve à donner sa confiance trop tôt !
Menez-moi par le cœur, par le bout de l’espoir Effacez les reflets qui ternissent la glace Offrez-moi en éclat, un tout nouveau miroir Que j’ose y lire enfin une prochaine grâce !
Qu’on épuise ma peine au charme des regrets Qu’on étouffe les cris brûlant sous mon corsage Et si mourir d’aimer est venu hors d’usage Eprouvez ma prière en me prouvant la paix !