Il faudrait, pour mieux taire, bâillonner le silence, Ce bavard Ce saoulant, Leitmotiv incendiaire. Il faudrait en balance Museler chaque instant, Et refermer les yeux des échardes mouvantes.
Il faudrait, si possible, entraîner au mutisme Les cris d’un oreiller qui saigne trop souvent ; Transpercer le livide De flèches dont la cible Visserait au sommeil les rêves obsédants.
Il faudrait ! Se peut-il qu’une volonté prenne Son aise au fond de soi, la soie dans un oubli ? De pouvoir en vouloir, la nuit parfois se traîne Aux marées de hasard, aux moires d’insomnies…
Il faudrait ! Mais hélas, persistent sous la peau Les sensations muettes Qui sans cesse renaissent Lorsqu’un souvenir vif Relève leur voilette Au deuil qui ne meurt pas…