Vois-tu, ma coupe est loin d’être emplie d’opulence Elle n’est en passion qu’aisance confortable Et ces mots que j’absorbe aux gouttes du silence Est ma vie qui se penche en rebord d’une table
Celle où le couvert mis, je tire une lichette D’un pichet chaleureux, pour flatter mon palais Ou de ces simples fruits mangés à la fourchette Pour en savourer mieux le suc à avaler
J’apprécie de ce vin son nectar d’ambroisie En quelques fins fumets prisés par le mental Mais où se roberait son bouquet fantaisie Si tu m’interdisais de le boire au cristal ?
J’ai tôt goûté de lui ce rouge que je bois Ne me demande pas d’en ignorer la lie Un rosé serait fade au récent de son bois Un blanc serait offense en sonnant l’hallali !
Pourquoi donc l’insulter en le nommant picrate ? Le crois-tu vendangé d’un vignoble altéré ? Moi je veux m’en griser, et tout comme Socrate Ingérer son poison, jusqu’à m’en enterrer !