Ne pleure pas, ami, quand ma peine s’étend Je sais que tu voudrais avec moi l’escorter Accompagner ma larme au trouble qui s’entend Mais elle m’est unique à la faire avorter
J’aime tant à t’offrir les moments les meilleurs Qu’il serait importun de venir jusqu’à toi Lorsque mon œil s’embue des moires d’un ailleurs Je m’isole au mystère en un curieux beffroi
Tu la connais ma bulle, elle est mon doux refuge C’est là que je repeins les couleurs de mes maux Tu redoutes l’écart ? Je ne veux d’un déluge Que sanglots échangés sous nos fortiss’émaux !
Tu me vois animal, blotti dans sa tanière Quand bien même tes bras panseraient les morsures Sauvage est ma douleur, rebelle est ma crinière On n’apprivoise pas les marques des blessures !
Oh bien sûr l’amitié, c’est partager un tout Le mieux avec le pire ou le clair au foncé Ne doute pas de moi, ni de ce contre-atout Lors que je t’abandonne au repli annoncé
N’aie crainte, je suis là, même si la distance M’éloigne un peu de toi, dans ces cruels moments Pardonne mon exil ! Admets ta pénitence ! Et je te reviendrai … vidée de mes tourments !