Je souffre mon ami de vous savoir si loin Je souffre mais pourtant vous m’êtes si présent Quand mes sens en éveil devisent en refrains Car d’ici, par mon âme ils vous ressentent tant
Voyez-vous je sais bien que cet espacement Qui sépare nos mains et distend nos accords Bien qu’il nous soit compté en kilomètres lents N’est rien lorsque l’on tient l’un à l’autre si fort
Il suffit d’un envol comme à l’émigration Des oiseaux fugitifs quand s’en vient le printemps Pour que nos ailes nées d’intenses vibrations Pulsent notre air brassé vers de nouveaux élans
J’espère mon ami qu’elle est pour vous de même Cette attente à nous voir, à nous batifoler Car s’il est punition qui se voudrait suprême C’est celle que nos corps sont prêts à endurer
Là, sous cet édredon, à la plume moelleuse Lorsqu’à votre retour vous viendrez vous blottir Ou sur ce coussin-ci, réserve bienheureuse Des baisers délivrés pour nous appartenir
Ce drap de satin bleu fuyant sous les caresses Vous plairait-il encor de vouloir le frôler ? Aimerez-vous toujours la soie de ces promesses Celles qu’à votre oreille un jour j’ai chuchotées ?
Je souffre mon ami de vous savoir si loin Je souffre mais pourtant vous me semblez si près Quand je souffle mes mots de mon encre chagrin Je souffle aussi la joie de tôt vous retrouver !