J’alunirai demain Dans des draps d’aquarelle Le pastel indigo Langera mon dessin Le fusain de mes pieds Aux rebords de la Seine Barbotera sans fin Sa danse en mille-feuilles ! Je tordrai mon coussin Au licol des guitares L’orphéon me jouera Sa valse à zéro pas Sous l’orgue balbutiant Mes ténèbres éparses En bloquant sa pédale ! Les violons barbarie Les binious flibustiers Les orgies-tintamarre Mourront sous les sifflets D’un cinéma muet !
Je teindrai de corail Ma partition clarine Pour noter la portée De la grand clef de Si Crocherai chaque étoile Au sable d’outre-ciel ! Je vrillerai le temps Sur le passage oblong Que ma voix ouvrira De vocalises nacres Pour pénétrer l’instinct Du marbre de Carrare Tourner au carrousel Des pouliches farouches Plus loin, oui bien plus loin Que porte l’irréel Vers le destin aphone ! Et je m’endormirai Ecartelée d’une ombre Dans les bras d’un ailleurs !