Laissez-moi au repos sous le lilas torpille J’y attendrai l’espoir, au désert d’un regard Scrutant à l’horizon la clémence en égard Pour y rouler mon cœur à l’or qu’elle grappille
D’ici s’atténuera l’assourdissant vacarme Des rumeurs se hissant aux flancs de mal-propos J’écrirai dans l’enfeu l’épilogue d’un carme Ce recueil m’est vital ! Laissez-moi au repos !
J’aurais voulu charmer les sommets capitales Tutoyer l’ineptie pour m’en faire une amie Que ma terre au coucher écluse l’infamie Dentelée aux créneaux d’appétences fœtales
Mais je n’ai su forger qu’airain d’un lac serpent Vous ne le pouvez voir, avant que d’avoir lu Le dernier contre-jour, celui qui se repent De n’avoir assigné ce que j’aurais voulu
Car le temps, à son tort, a raillé ma vaillance En cinglant les raisons de mes vagues ambrées Recouvrant d’ironie mes charnières ombrées Qu’y gagner à dompter son rire en malveillance ?
Laissez-moi au répit d’une charmille en deuil Là où s’étend l’obscur d’un entremets gothique Que se noie ma fierté à devoir fuir l’orgueil Des sentences dictées au revers de l’éthique
Aux bruissements mouvants de mes sens éperdus Je veux ouvrir ma foi sur un autre univers Par le flot innocent du courant de mes vers Embaumés des faveurs de dictames perdus
Je n’ai que mon credo pour modeste remède ! Puisque ce monde-là ne sait plus transpirer Souffrez que mon esprit s’accorde un intermède Laissez-moi au repos ! Il me faut respirer !