Je m’irai, à la nuit, trousser dans l’herbe tendre La gaieté des torrents où jadis nous baignions Pour seul guide à mes sens les frises des lampions Qui éclairaient nos vœux, lors que tu étais tendre
Je ne dirai plus rien qui n’en vaille ma peine Mes larmes tu les sais, elles parlent pour moi Je les dispenserai au courant de l’émoi Pour qu’elles s’évertuent à couler dans ta veine
Je m’irai dans le noir tutoyer la lumière Au crément d’un arceau décliné sur nos jours Oh toi qui me flambais aux bûches d’un ‘’toujours’’ Pourquoi as-tu éteint le feu de ma chaumière ?
Dis l’amor, qu’as-tu fait de l’avoir emporté Celui qui dévorait ma joyeuse nature De son eau, de son bois, de sa désinvolture ? Vois, comme je le tiens encore au deuil porté !
Je m’irai dans la nuit sombrer l’obscurité Pour convoler au jonc de mon âme tristesse Qu’une goutte de pluie vienne en sa petitesse Déborder mon chagrin pour la postérité !