Je t'écris le bonheur puisqu'il ne peut se vivre Le mien s'offre de plume et de bec d'un oiseau Il s'enroule à la nuit, celle qui vient poursuivre Ma journée desséchée du manque de ton eau
Je t'écris de pâleur, au sable qui blanchit Depuis sa dune vierge où ton ombre s'étale Et la lune qui s'encre à ses grains, réfléchit Dans celui de ma peau, l'appeau d'une vestale
J'ai fait voeu de mutisme après ton grand départ Mon corps ne sera plus livré à des enchères Même si ma chair pleure ou invoque sa part D'un quantième d'amour, j'en tiendrai les mystères
Puisque tu dors en paix, là-bas au pied de l'arbre Je m'y endormirai, plus froide qu'un trésor Mais plus brillant que lui est mon coeur à ton marbre Quand s'irrigue mon sang de tes ramilles d'or !