Je marchais au matin les pieds nus dans cette herbe Que les hommes encor n’avaient jamais foulée Vierges de leurs méfaits, tous les brins en leur verbe Me contaient la beauté d’une danse coulée
Les émotions toujours gardent le mouvement D’un battement de cœur, d’un battement de cil Et le pré qui grandit loin de l’engoulevent Préserve sa candeur aux peines en exil
Car c’est lorsque l’on vit, car c’est lorsque l’on bouge Que la plume aisément s’adapte à la cadence D’un délice divin qui enflamme au plus rouge La passion sommeillant au lit de l’indolence !
Les sensations toujours gardent le mouvement De la chaleur d’un soi au-dedans du sincère Et le poème naît comme le cri du vent Nul ne sait d’où il vient quand souffle son mystère !