De ce beau sablier, il y a des années Tous mes jours s’écoulaient, lentement, lentement Je le tourne aujourd’hui et je vois s’empresser Tous ses petits grains d’or en rythme diligent
Le bonheur glisse-t-il en cadence poussée Absorbant les heures, les minutes précieuses Feint-il d’en oublier secondes existées Pour bien mieux nous tenter à d’autres plus heureuses ?
De ce beau sablier, il y a des années J’ai vu ma vie passer au triste ralenti Je le retourne encor pour mieux en observer Tout ce temps déversé bien trop vite aujourd’hui
Le malheur se plaît-il en infortune offerte De s’imprégner collant au sable qui s’étire D’adhérer à nos plaies, aux fractures ouvertes Pour mieux nous éprouver à toujours le subir ?
De ce beau sablier, je me veux à présent Séparer les deux blocs, vider son contenu Retirer les tracés des mouvements du temps Semer ses paillettes, libres… à mes pieds nus !