Souvent quand vient la nuit de sa torche branlante Je m’en vais me blottir aux courbes de jadis J’y retourne puiser la grâce chancelante D’une enfance en fragments enluminée d’indices
Je le ressens si fort cet arôme qui perce Sous mes narines nues prisant les souvenirs Qu’il vient à me surprendre en larmes à venir De son bouquet charmeur qui encore me berce
Je l’entends soupirer ce souffle de patience Ce corps souple incliné sur le flanc du berceau Le visage éloquent brillant d’omniscience La taille balancée au roulé d’un cerceau
Dansent les anneaux bruns de ses cheveux de brise Les yeux gris de ma mère enchantaient mes détresses Et nos voix envoûtaient de notes d’allégresse La chambre où gazouillaient nos mille vocalises
Se fond le goût framboise à mes joues de bébé Par un baiser cueilli au creux d’une fossette Quand ma peine apaisée aux caresses sucrées Délivrait le bien-être empourprant mes risettes
C’est un havre de paix, un pays mirifique Miroir des émotions au jardin de l’envie Un lieu unique au monde à mon cœur nostalgique Il s’appelle tendresse et veille sur ma vie