Quand je vis ta lumière Les ombres pour autant ne se dissipent pas Sous tes cambres, tes veines Elles se dissimulent Où tu ne les vois pas Est-ce vraiment aimer Que de mourir ses larmes Que d'offrir un sourire alors que le sel tient Aux lèvres comme gel qui s'incruste au miroir De cet oeil qu'on regarde Chaque nouveau matin ?
Ce nouveau m'est présent Et le Nous vaut la peine Mais mes peines se sont tanisées de leurs peurs Comme un vin qui mûrit Dans un fût de grand chêne Vois ce que mes regards voudraient tant boire aux tiens
J'ai comblé mes lagunes Tu me comblas de même Dans ces satins frileux où ton coeur battait chaud Mais le mien se débat et continue sa traîne Tel un chalut plaintif relevant ses fils d'eau Et dans tous ces filets aux pêches quotidiennes S'il y résiste amour, celui que tu m'offris Ma nature meurtrie marche aux ocres de Sienne Plus brun que le nadir qui ne transpire plus J'inspire de la vie plus de morts que la mienne Tout ceux qui m'étaient forts deviennent ma faiblesse Mais si faible je suis, sans plus aucune force Je voudrais te donner plus que ce qu'on me prit !
Le rêve est un écueil d'illusions en sculpture Sa terre nous revient boomerang façonné De nos doigts écalés par les tempos d'antiennes En rosace inconnue Suis-moi ! Je t'aimerai où conduira ta voix Va-t-en vivre ma vie, où le soleil nous mène Je nous contemplerai du plus haut de ma croix Ton bonheur sera mien, tu seras mon idole Tes mains feront Rodin, sa cathédrale claire Je te prierai en elles Mon corps feu sous le tien