Ma fille, mon enfant, voici venir ton jour Je vois battre ton cœur au plus profond de l’heure Et me prend ce désir de t’écrire à mon tour Que tu es en ma chair comme dans ma demeure !
Que tu sois près de moi ou bien que la distance M’empêche de tenir ta menotte gracile Rien n’est plus grand que nous, non rien n’est plus facile Que se vivre toujours, même en correspondance
Certains envieux, diront ‘’Ce ne sont que des mots’’ Mais nous savons si bien, qu’au-delà de leurs signes Il existe un royaume où vivent en dévots Nos sentiments ouverts par le sens de nos lignes
Lorsque tu me fis toi, et que je te fis mienne L’avenir s’en allait déloger nos passés J’y songe chaque fois qu’une pluie diluvienne Essaie de traverser mes remparts cabossés
Ma fille, mon enfant, ce soleil de juillet Fit naître dans mon ciel ta frimousse malice Entends le rossignol siffloter au millet Il chante les moissons de tendresse complice