Là sur ma peau de nacre où le temps se balance Il est un champ précieux pailleté de senteurs D’effluves envolés, recueillis en silence Aux parfums clandestins vibrant d’apesanteur
Chaque arôme est un jour vécu de plein accord Qu’il soit éclos de pluie ou d’un soleil complice Pétale de chagrin, bouton couronné d’or Chaque arôme est un jour délice ou de supplice
Dans la flore sauvage où se sème la vie Il persiste à briller les chaleurs des orages Les couleurs des ivraies, les douleurs des envies Mais qu’importe leur goût échappé de leur âge !
Quand le cœur ne ressent que le bonheur qui pousse Ne sait voir que la grâce enjolivée de pleurs Par ces perles en berne enrobées sous la mousse Chaque grain qui se meurt redevient une fleur
Car les heures germées, cultivées aux années Recouvrent leur saveur, leur fraîche nonchalance Aux fragrances du temps qui sont enrubannées Là sur ma peau de nacre où l’amour se balance