Mais que faire, que dire ? Puisqu'il n'en est plus l'heur Que l'heure se décide à s'oublier aussi Le froid ne surgit pas pourtant d'un seul hiver Il s'insinue sournois Petit pas à petit Il y avait un air, un courant qui passait Sous les portes fermées, lézarde prise au mur Le plâtre s'est moisi, la pluie s'est infiltrée Il fait froid au plein jour, tout comme au grand minuit L'horloge n'a cessé pendant les mois de veille De déglutir sa clenche De sonner à tout va Aujourd'hui l'entends-tu, hésiter à sa peine Elle retarde un peu, tout comme toi et moi Le temps comme le froid Nous prennent en surcharge Alors que nous pensons les porter tous les deux Ce sont eux, sur leur dos Qui supportent nos lombes Et nos bras ont en eux, leur terrible fardeau De l'eau, toujours de l'eau Qui bougent les aiguilles Des moulins ou des vents en soupirs d'éoliennes Le phare, phare éteint, s'allume ou se résigne Et nos cils qui se taisent Comme dort un mâtin ! Tu vois, rien n'a changé des valeurs buissonnières Tout se dissout, se crée, se transforme ou s'épuise Nous sommes épuisés, nous grinçons aux charnières La nuit nous reprendra plus bas qu'un son d'église Ne dis plus ces je t'aime Ne dis plus qu'ils sont vrais Ne me demande pas de croire ces sornettes Si je ne les ressens, c'est qu'ils mentent un peu N'aie crainte de me perdre au dernier jour de fête Puisque tu me perdais bien avant cet adieu