Je vois notre maison dessinée à mes yeux De sa pierre ouvragée, de son bois vigoureux Nos enfants s’égayer dans les grandes allées Du jardin fleurissant au cœur du potager
J’entends résonnant gai, le rouge-queue dodu Réfugié dans la grange aux poutres vermoulues Volant de ça de là, brindilles grains de blé Recherchant la becquée pour sa tendre nichée
Je touche de mes doigts le mur bleu de tes jours Pour m’imprégner de toi, de ta vie, de l’amour De ton souffle à mes mots, qui font toutes nos nuits Quand s’apposent nos corps en douce symphonie
Je sens les frais parfums des fruits charnus offerts Flattant mes papilles de l’été à l’hiver Quand leur saveur heureuse en bouquets raffinés Glisse furtivement jusque sous mon palais
Je goûte l’onde claire à la source fusante Dont la musique amie, limpide et transparente Jusqu'à l'aube guérit mes douleurs enfiévrées Et se perd en ruisseau dans mon corps altéré
J’écoute le silence envahir tous mes sens Quand je suis seule, là, perdue de ton absence Implorant le plus haut que demain me revienne Dans sa grande clémence ... de ta main à la mienne
Je rêve ingénument que tu me resteras Au-delà d’un instant, d’une heure, d’une aura Que ton cœur à mon cœur se tiendra hardiment Toi… mon âme, mon homme, mon amour, mon amant….