Le plus beau des écrits n’a jamais existé Il s’accorde, esseulé, aux émotions diffuses Il s’isole, muet, dans un cœur résisté Il ne peut s’exprimer en des lignes confuses
Le plus beau des écrits est dans notre viscère Quel gain trouverait-on à taillader la roche Pour cueillir l’edelweiss, si l’on prend ou lacère Ses tiges et ses brins, seulement en approche ?
Le plus beau des écrits sera l’inaccessible Celui que l’on ne peut arracher au moment Celui qui vibre en nous, qui respire, impassible Qui s’ébat mais se tait, pour vivre pleinement
Le plus beau des écrits sera magnifié D’un degré bien plus haut que lecture en plaisir S’il se garde au secret de n’être confié Par chacun de ces sens que l’on ne peut saisir !