Octobre à se courber, imitait dans sa marche Un vieillard éprouvé des années en assaut Et son front affouillé mimait du patriarche Le pas d’un combattant, en dernier soubresaut.
Ici il n’y avait plus de lilas à vendre Le temps s’était perdu au milieu des chemins, L’essence d’un matin clignait jusqu’à s’étendre Sur un lit de bois dur aux souvenirs carmins.
Une feuille pourtant résistait en ballade. Sa nervure roussie d’un tabac mordoré Impulsait sa fierté de tenter l’escalade D’un esprit malfaisant au ciel décoloré.
Suspendue à son vol, vibrante de désir D’allonger au crachin sa liberté de vivre, Elle riait ses pleurs au comble du plaisir Pour attirer la pluie en orage de cuivre.
Ce quatrième jour fut l’heure de son deuil. La frondaison tomba au pied de l’églantine Et l’arrière-saison conserva sur son seuil La mémoire de l’eau qui mouillait sa rétine.