Vos
poèmes

J’ai marché sur des œufs, pour casser leur coquille
N’en garder que le blanc, en rejetant le jaune
Je reprends du début apprentissage en quille
Z’allez voir l’Hypérion décapsuler la faune

Regarde-les chanter, entends se dandiner
Les voyelles jouant cet air que tu attestes
Hémistiche ! Attention ! Gare à ne lambiner
Sur un muet travers au risque que tu pestes
‘’T’as tout faux cette fois, bon sang fais gaffe aux glaires
Tous les ‘’E’’ prononcés, les syllabes sont claires !

Non, il n’est point aisé, d’enfreindre quelque norme
Quand il surveille en coin, guettant moindre faux pas
Et tous ces féminins, c’est un travail énorme
De ne les esquiver sans entendre ‘’Il faut pas !!’’

Prendre l’entraînement, retourner à sa liste
Expliquer le pourquoi du comment du grand Maître
Moyen-âge est passé, mais il faut qu’il insiste
Chaque règle a son pas, chaque pas doit paraître !!
Je connais bien ton goût, et sans cesse tu flaires
Mais moi c’est le feeling qui nourrit mes bestiaires !!

(J’voudrais bien quelquefois, qu’tu me fasses coucou
Sans me gueuler dessus, paske je fais des fautes
Suis pas grande, c’est vrai, mais autour de mon cou
Ce sont mes émotions … les notes les plus hautes !)

Je préfère en ce lieu, ne parler de ma rime
Que propre tu voulais, voilà tu es servi
Mon cerveau depuis toi, à ce vice comprime
Pourtant mon cœur léger, n’y est pas asservi
(miracle !!!)

J’aimerais tant qu’un jour, tu deviennes coulant
Que tu tentes aussi de fredonner des airs
Sur des partitions* sincères, se voulant
Images colorées** de rapides éclairs

Ah si tu le voulais, ton estomac chétif
Serait moins mal en point si ta passion coriace
Ne le malmenait pas de cet apéritif
Que tu bois à l’envi, lui rendant toujours grâce

Si j’ai osé ce soir, ce texte à ton égard
C’est pour mieux avancer, que d’un mal ou d’un bien
Notre poésie**, pour moi n’a qu’un regard
Celui de l’amitié, qui tisse notre lien !


(à Romain "Maître Hypérion")

[*diérèse - **ne pas prononcer le E - ***prononcer le e]