Timide au pas nouveau dans la crainte du dire Les poussières les cris Rien ne serait à perdre s’il ne se trouvait De peau ou du verbe
Les orfraies ont laissé leurs queues traîner à terre Comme ces cairns dressés pour guider le marcheur Plus haut qu’une montagne Plus beau qu’une beauté Qui n’aurait vu du jour que son ventre précaire Oubliant que de son dos Un autre éclot sous le battement lent Des horloges muettes Aux confluents des fumées et des sources Des feux de nuit sang de galets Souffrant l’eau ronde Tantôt plaqués en fond Tantôt soulevés Par la fureur fragile d’une foule aveugle-sourde
D’enjamber l’univers sur un seul mouvement Tourne le temps au temps La chlorophylle à l’envers Mais la tête et le corps tout ce qui s’ensoleille Parle des goémons leur vertitude claire Jusqu’à grimper sur des noyaux de prunes Escalader les feuilles en retombant sur soi De soi Les mots violés par un violon Contrebassés à leurs contraires Recommencés à ce qui ne se découvre pas D’une seule marche