Dès que s’ouvrent mes yeux au matin rayonnant Ou qu’ils sont refermés par la sombre grisaille Vous êtes toujours là, toujours prêts et présents Vous savez imprimer les peines qui tenaillent
Si vous vous effrayez parfois de mes frissons Quand ils viennent couler en horreur éprouvée Vous frémissez d’effroi, liguez à l’unisson Tous vos ressentiments aux miens en alliés
Mais vous chantez aussi quand mon âme est heureuse ! Vous sautillez gaiement de césure en alex Quand un reflet m’avoue à vous folle amoureuse Vous vivez, sensuels, gourmands et sans complexe !
C’est par vous que j’ai su ce que j’avais en moi Quand l’encre s’est versée au berceau de ma vie C’est de vous que me vient cette admirable foi Que de vouloir guérir souvent mon cœur meurtri
Se pourrait-il alors que vous m’aimiez aussi Quand vous vous amusez à chatouiller ma plume ? Se pourrait-il que je vous apprivoise ainsi Lorsque vous vous couchez sans aucune amertume ?
J’aime à vous fredonner, de poème en chanson Ou vous pleurer d’angoisse aux tourments difficiles J’aime à vous caresser, à dorloter vos sons Est-ce donc pour cela que vous êtes dociles ?
Vous êtes liberté, et je me sais si libre De vous abandonner un peu quand je m’endors Pour mieux vous retrouver en parfait équilibre Au réveil des pulsions qui vous rendent plus forts
Mes anges, mes démons, mes loups, mes innombrables Je n’ai que 26 lettres pour vous composer Mais elles se délient, spontanées, inlassables Sur la page témoin de notre unicité
Je vous aime, mes mots !!
Mais comment le clamer ? Car c’est de vous, par vous Que ma déclaration s’écrit sur le papier ! Vous ne trépasserez tant que vivra ce nous Seul le jour de ma mort vous rendra tous muets !