Il y avait des mots virevoltant dans l’air Et des airs qui flottaient au-dessus de nos têtes Des chants d’amour cadeaux surpris de ton éclair Il y avait nous tous, comme aux anciennes fêtes
Il y avait nos yeux, larmoyants de pudeur Nos rires timorés scandés du temps qui traîne Aux années évoquées il restait notre ardeur Celle d’une tribu que la tendresse entraîne
Et quand je les ressens ces souvenirs de jade Qui égrènent nos vies, comme filent les trains J’y vois toujours ton cœur, frêle sable nomade Roulant dans ce désert dont nous sommes les grains
Notre enfance a marqué la table de ta place Nos voix se sont couchées en murmures discrets Il manquait ta chaleur, ton humour en rosace Les notes qu’un saxo pleurait pour nos secrets
Pourtant malgré ce poids nous respirions de toi Chaque son raisonnait le cri de ton silence Pour la première fois nous accusions pourquoi Il y avait nous tous … perdus dans ton absence