Et peser le bagage au hasard de la route Se dire que d’un temps, un autre fleurira Que la pluie qui battait n’a laissé de sa goutte Qu’un dessin surligné des bleus de son aura !
Se dire qu’il n’est rien qui ne soit inusable Marcher au contre-jour d’un soleil baldaquin Se contenter de nous, se croire inépuisable A mordre chaque fruit d’un appétit faquin
Que la pluie qui battait, étrange phénomène Distille en son envers un revers de bonheur ! Jouer à contre-peur la torpeur qui nous mène Crier au monde entier qu’il n’est rien de meilleur !
S’aventurer d’oubli aux bleus de son aura Puisqu’il faut ici bas laisser une ou deux traces Penser que de ce temps un autre fleurira De brames en bravos pour des bourgeons vivaces !
S’entendre murmurer qu’il n’est rien de plus beau Qu’un astre qui renaît après mille ans d’absence Racheter son exil au prix de son tombeau Exister de son cri, revivre en son essence
Et c’est toi et c’est moi qui rallumons le monde Là où s’étaient éteints les rires des enfants Par la foi de non-sens que notre amour inonde Abriter l’univers sous nos lois de mendiants !