Elle avait dans les yeux des traînées de poudreuse Qui soulignaient l’envol d’hirondelles sauvages Les nuances givrées, vives et filandreuses D’une fresque ciliée sur les lointains rivages
Elle avait dans ses mains les lignes de mes rêves Qu’elle réécrivait à chaque pleur naissant En caresses frangées pour achopper la grève D’une jetée fuyante à l’enfant grandissant
Je savais de son front qui plissait sous la peine Le labeur fastidieux que son âge avait mis Mais ses heures passées à encrer de sa penne Mes jours de poésie, devenaient alchimie
J’ai soif de tous ses mots, de ses gestes graciles De sa voix délicate et si sûre à la fois J’ai faim de son savoir quand ma raison vacille Il manquera toujours sa lumière à ma foi
Pourtant quand la nuit penche au lever d’étincelles C’est elle, je le sais, qui allume ces feux Elle tresse un filin d’étoiles jusqu’à elle Pour que je m’y suspende en embrassant mes vœux