Mon drap est un linceul, ma prose est isoloir Mes vers se sont rongés entre eux, dans ce parloir Voraces spécimens qui léchaient mon plumet Ou fumaient certains soirs un pseudo calumet L’agonie sur mon seuil éternise la fin De ma lyre fondue dans un coin du couffin Elle suffoquera bientôt, je l’imagine Déjà mouiller l'appel de ce fond qui culmine Ce credo bondissant, d’où elle s’exerçait Déchante peu à peu de ce qui la berçait L’encre noire en sueurs cent fois dégoulinées Sur des perles d’argent au fatum déclinées Voici ma nuit d’exil à cette ombre fusible Sur l’arrière-vision d’un avenir risible Du platine à l’airain, des reins à la patine L’esprit qui s’écriait cloque chaque comptine Une lourdeur aiguë envahit son tombeau Voyez ! Ma plume meurt, sous les cris d’un corbeau !