À l'aube des lagunes Où turquoise et folie Humblement se déchirent Les charnières des nuits avancent à leur sort L'eau est brune en ton sein L'eau est bruine en ton corps Et le rire de lune emmaillote ses grains Sur les pages couchées au lit des encres fauves Si la mer était bleue Nous serions un soleil Doré comme ces mots qui s'échappent du vent Du vent retentissant sur ses larmes d'embruns Les figues et les mûres Plus blanches que neiges d'avril Si la mer était bleue Nous serions l'irréel Opale évanoui dans une bouche pâle De sueurs et de bruits De rumeurs et d'ennuis Mais nous sommes la vie à travers ta sculpture Au centre de ton oeil, recentré sur un autre Quand les fugues se jouent De partitions uniques Tout se recrée se forme Déforme et nous informe Aux glaises éthérées des non-sens que tu couves Je t'appellerais bien mon pays ignoré Ignorant d'où je viens, sans savoir où je vais Sans savoir qui tu suis, moi-même qui ne sais Qui je suis, quand je pars Sans jamais arriver...