Oui je suis d’un ailleurs qui vous est inconnu ! Alors que vous naissiez, chétif sous la louange Votre corps au berceau, calme, placide et nu Le mien s’émerveillait sous un zeste d’orange
Oui j’ai pris la saveur de la nature entière A mon palais comblé, de ma ligne tendue Pour garder de son goût la vision familière Et l’épandre plus loin qu’une aurore fendue
Je suis d’un horizon qui vous est étranger Alors que vous marchez sur ce sol, les pieds gourds Mes pas élyséens ne cessent d’allonger L’instinct du firmament sous vos grincements lourds
Oui j’ai levé le ciel au gémir des étoiles Et forgé le croissant de son tombeau princier Puisqu'il est mon enfeu et que ses entretoiles Cisèlent de leurs cris, l’or de mon balancier !