Je n’entends plus ta voix, mais le plafond résonne Encore de ces mots que tu me chantonnais Et mon lit est si froid, que les heures frissonnent Tant qu’au petit matin mes rêves ont fané
Je n’entends plus ton rire et pourtant je m’étonne De le penser jaillir à mes nuits en veillée Quand ma peine si vive en larmes déraisonne Son éclat vient m’aider à mieux m’ensommeiller
Je ne vois plus tes yeux, mais quand je m’abandonne A souvenir l’or brun qui les faisait briller La lumière scintille avant que ne sermonne Mon âme qui te sait là-haut embastillé
Oui ton ciel m’est prison ! Une geôle d’enfer ! Te toucher, t’embrasser, cela je ne peux plus ! Mes draps à ton départ ont supplicié ma chair Des plaintes trépidant sous ma peau détenue
Je ne crois pas en dieu, mais si j’ai une foi C’est celle de savoir que de là où tu es Tu surveilles ma vie, tu diriges mes choix Toi mon ami gardien, mon ange préféré
Sur ta tombe jamais je n’ai posé de fleurs Elles s’y flétriraient sans soleil en tutelle Je préfère t’offrir celles qui sur mon cœur Préserveront intact leur parfum d’immortelles
Je sais que leur effluve ennoué de chaleur Rubanera sans fin notre lien de sa grâce Pourtant ce soir j’ai froid ! Pourtant ce soir je pleure ! Vois, comme en plein été, mon sang toujours se glace !