Je les ai tant cherchées ces heures apaisantes Qui fumaient sous mes yeux, lors que je m’égarais Entraînée par la vie, ma bohème plaisante Je les ai tant cherchées, sans jamais les trouver
Lors que je m’égarais, tu me suivais tranquille Le long de mon chemin, de loin tu surveillais Ma bohème plaisante où l'amour volatile Couchait aux doux fossés ses vœux ensommeillés
Ô joie de l’insouciance ! Ô fallacieux détours ! Qui nous font dévier du bonheur que l’on croise Mais que l’on ne vit pas s’il n’y a de retour Sur des pas engagés en jeunesse grivoise
Du bonheur que l’on croise a-t-on seulement su Ce qu’il nous porterait en bien ou en malheur S’il n’y a de retour à ne l’avoir perçu Qui put en présager le pire ou le meilleur ?
Et j’ai marché longtemps aux routes, vagabonde Errante d’un ailleurs que je ne savais plus Fallut-il qu’un destin jouant de sa faconde M’attirât derechef pour t’offrir à ma vue
Je ne savais plus voir, mais j’appris en premier Ton cœur qui débordait en recoin de mon ciel De sa faconde alors se mûrit un damier Sur lequel je compris qu’il était l’essentiel
Ô joie de l’insouciance ! Ô fallacieux détours Je ne saurai jamais où gambade mon âme Mais ces heures de chair, moulées à tes contours Je les ai retrouvées ! Elles me faisaient femme !