Je cache ma souffrance Derrière mes sourires La douleur de l’errance Sous mes éclats de rire Non je ne peux vers vous Ouvrir mon cœur qui cèle Ces blessures, ces coups Qui toujours me harcèlent
Quand au creux de mes nuits Surgissent les épreuves Non pas celles d’ennuis Au chagrin d’être veuve Mais celles qui clouées Au plus loin des entrailles Ont à jamais gravé Leurs marques d’une entaille
Je masque d’un clin d’œil La pudeur qui me tient En revêtant mon deuil D’un habit d’Arlequin Pourtant tout au milieu Au profond de ma chair Ces contusions, ces bleus Continuent leurs enchères
Si au doux de mes draps Le sommeil ne vient plus Se blottir contre moi Pour chauffer ma peau nue Si le froid m’envahit A surprendre mon corps Etre seul dans un lit Est-ce déjà la mort ?
Et si le long des jours Persistent mes efforts D’avancer d’un pas lourd Plus faible qu’il n’est fort C’est que vibre mon sang A mon âme de mère Quand je sens mes enfants Battre dans mes artères !