L’âtre des souvenirs crépite en ma mémoire Resservant des bouquets de lavande jolie Les draps en leurs replis au discret de l’armoire Content de mes amours la plus grande folie !
Etait-ce d’un hasard que cendrons enflammés Insistaient à périr sur mon lit en bataille ? Que chaque plaie à vif découpait en entaille La chair de ces désirs mille fois réclamés ?
Aurais-je dû rester, figée comme un vestige En lieu de recueillir les frais d’une promesse ? La grand roue ! Le gros lot ! Les joies de la kermesse ! Mon cœur virevoltant prisait tant ce vertige !
Non je ne renie rien de ces temps révolus J’ai tant et tant aimé que leur bois me console D’avoir brûlé cent fois les agréments moulus Aux plaisirs qu’un écho renferme en camisole
Et j’ai embastillé chaque joie en semence ! Je redirai ma foi, toujours d’un même ton La dentelle ! La soie ! Le satin ! Le coton ! Ah vous que j’ai froissés au pied de ma démence !
Je vous emporterai quand l’heure des adieux Vous capitonnera au muet de ma bouche Ainsi vous ne mourrez au spectacle des Dieux Puisque vous survivrez à l’ardent de ma couche !