Le jour n’est plus, le temps se penche Au-dessus d’un volcan de miel, Tes rêves collés à mes hanches Embrasent un nouveau sommeil. Sous cette indicible insouciance Mon corps s’entortille, serpent, Autour de ton souffle qui ganse Ton sujet à mon compliment.
Tu dors, pendu à mes songes, Je mors la nuit qui te plonge Dans l’or des nues…
Nos draps deviennent océans, Et nos prénoms un ventre frais Dans lequel s’abreuve le sang De mélodies à enfanter. Nos doigts sont la faune et la flore D’un monde indéfini porté Par l’indulgence des aurores Qui nous en ont offert les clés.
Tu dors, pendu à mes veines, Je mors ta vie à dents pleines Plaine indigo…
Où serions-nous sans nos mirages, Où vogueraient ces notes d’eau Si le destin, d’un air volage, N’avait pas marié nos peaux ?
Je dors, pendue à tes songes, Tu mors la vie qui s’allonge Contre nos jeux, Contre nos Je…