Non, je ne te perds pas quand tu t’en vas là-bas Rejoindre les embruns aux marées d’équinoxe Pour engrosser cette eau dont le beau paradoxe Est d’être ton amante à qui je n’en veux pas
Si je sais sa rigueur quand elle te harponne Sous sa vague pliant ton corps transi de froid C’est depuis le sommet de ses lames d’émoi Qu’elle enfante l’amour à sa houle friponne
Ton rythme cadencé, ajusté aux rouleaux Embryonne ta chair à l’humeur de son flot Par l’ample mouvement de ta nage parfaite
En brassant l’élément de son cœur à ton âme Tu submerges la vie culminant sur son faîte Quand tu étreins la mer, tu m’aimes, moi, la femme !