Entends-moi, souffle-moi Ces champs de maïs bleus Ces sillons qui s’ouvraient Pour empreinter nos traces Quand le froid nous prenait D’être loin de nos peaux Quand l’hiver nous servait A cloquer nos cœurs gros
Je voudrais que l’été Revienne en ta poitrine Que le jasmin rieur Immacule ton front Un peu comme en baptême Une révélation Ne t’en va pas sans moi Sans ce chrême de chance !
Ta bouche, je vois bien Ne peut plus me sourire Elle s’emplâtre là Comme statue de gel Figée dans ce grand lit Où son empire expire Où mon an pire vient Immoler notre amour
Le soleil m’éblouit Déjà le jour s’éclaire Et toi, toi tu t’éteins D’un souffle transparent Ne t’en va pas sans moi Là-bas, sur l’autre grève Ne me laisse pas seule A bord de ce linceul !