Le fil se tend, et je suis nue Je marche à l’irraison, déshabillée de toi En charnier de non-sens Où es-tu ? Où es-tu ? Sinon qu’un pied plus loin ? Un sourire plus bas ? J’ai mis à mes cheveux le rêve que tu portes Et je glisse à ses mèches Ta barrette d’encens Le samovar frémit, le thé monte à la tête La fête reviendra, saurai-je jamais quand ?
J’ai couvé le jasmin de tes larmes de cire Sous mon oreiller bleu Se cache ton étoile Tremble fauve ma nuque En perle volcanique Que son or m’ébouillante À me brûler de nous À te boire sans soif !
Le fil détend son feu, je me revêts de toi De ta lave acajou qui s’épanche à la dune Soleil oh mon soleil L’aube n’est plus qu’un pas J’entends rire ta main aux ricochets qui fument Ma robe se dessine Sa corbeille féline S’allonge à ton sommeil, griffant tes boucles brunes Soleil oh mon soleil Qu’il soit figue ou lagune Je n’écrirai qu’un nom Le tien, qui vibre en moi !