Je l’ai dansé partout ce mois qui m’a vue naître Je l’ai tant sublimé, cajolé de mes mots ! Le voici, aujourd’hui, jugé pour comparaître Au cendrier flambeur qui compte ses mégots !
Tout se consume hélas, un âge après un autre En automnes meurtris des fumeuses amours Et les champs retournés de leur gracieuse épeautre Ne me fournissent plus leur amical secours
Je nourris mes années d’une racine brune ! Quand la terre s’oublie pour toute autre moisson Restera-t-il un grain à germer sur ma lune En lieu de ce fétu, langé dans un buisson ?
Mon œil est toujours vif ! Ma peau est toujours claire ! Le soleil du mois d’août fut chaste à mes abords Mais mon cœur s’est ridé près d’un chant nucléaire Vois ses derniers sillons labourés de remords !