Octobre s’est figé aux coteaux de ma plaine J’ai mal, mais le sais-tu, quand arrive cette heure Où cherchant l’origan, la fraîche marjolaine Je ne respire tant qu’un romarin qui pleure
Dix mois à l’invoquer, pourtant dès ton encoche Je saigne les arçons infiltrés sous ma peau Dis-moi, à l’évoquer, que l’émoi ne ricoche Jamais sur le revers d’un automne en cadeau
Octobre s’est blessé sur l’arête enflammée D’un fer rougi à vif, pour un seing d’aventure Oh toi que j’ai bercé, à son âme acclamée Dis-moi qu’il est un ciel exempt de forfaiture !
Dix mois à supplier, pourtant à son approche Je tremble comme un loup, frileux d’un jour sans moire Car je n’ai su plier au plus gras de la roche Que ma plume fuyant le temps d’une mémoire !