J’ai rêvé de nos corps A l’ocre de l’Orient Sous la moiteur poivrée D’une palmeraie dense Au goûter de cannelle Au sentir du safran Quand froisse la flanelle Dans l’âcre du silence J’ai rêvé de l’Orient De ses fleurs d’oranger Langées dans le décor
La vapeur mordorée D’une gousse vanille Mordait une par une Les épices diffuses Au rebord du fantasme L’appétence en guenilles Allumait l’enthousiasme D’une pousse confuse La vapeur de vanille Epongeait à la brune Nos soifs décolorées
Mon khôl encanaillé Languissait sur ma joue Et le jus de la mangue Etirait sa paresse La pulpe sauvagine Ondoyait aux bambous Pour un flirt androgyne Ta langue tenaillée Se collait sur ma joue Dégénérant sa gangue Au plaisir débraillé
J’ai rêvé d’une nuit Sous l’arbre de l’amor Des trésors luxuriants D’une oasis d’ivresse En vagues de caresses En mille et une pluies J’ai rêvé de l’Orient Décalqué sur nos corps