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Ambre DELUNE

Peine ombre...

C’était une illusion plus grande que le monde
Une entorse au destin, la quête inassouvie
Et le vin qui foulait de sa babille blonde
Ce présent enchanteur désenchantait ma vie

Je n’aime tant que l’eau ! La vive, la limpide !
Pourquoi lors voulait-on me faire saliver
Ce mélange aux raisins de mollesse insipide
Je n’aime tant que l’eau ! Pourquoi donc m’en priver ?

Rien mieux ne me grisait qu’un centième de ronde
Tournant fidèlement en sourires, les vrais
Plutôt que ce poison dans ma gorge profonde
Qui s’agglutinait là tel un vinaigre épais

La déception parfois ne vient d’une seule ombre
Puisque l’ombre a ce fort de se dissimuler
Derrière une autre qui peut renfermer en nombre
Les trafics influents d’oublis à cumuler

J’étais seule et j’allais somme toute impassible
Rechercher un repos, pensant le mériter
Et mon âme tentait un tout dernier possible
De pouvoir négliger ce tort, ou méditer

M’isoler au plus bas pour enfouir l’égoïsme
De ceux qui bienheureux n’existent que par eux
Dans un vide bâti sur un lourd mécanisme
Surprenant mes sanglots dans son rouage aqueux

Mais le silence hélas se fit plus écrasant
Qu’un troupeau d’éléphants piétinant ma confiance
Et mon sommeil froissé sur le rite pesant
De ce nouveau désert gifla mon insouciance

Que croyais-je d’hier, quand l’absence aujourd’hui
S’adosse à leur bonheur, qui s’élève et qui gronde ?
J’étais seule et j’allais sans amour, sans appui
Contre cette illusion plus grande que leur monde !