Le ciel semble si lourd que ce soir il me pèse Comme si je devais supporter tout son poids Comme s’il m’éprouvait à brûler sous sa braise Comme s’il me voulait souffrir plus qu’il ne doit !
Le ciel semble si noir qu’il paraît marier La couleur de son cœur à ma peine cruelle Qu’il souille de charbon la plus tendre aquarelle Qu’il barbouille rageur la gouache à l’encrier
Le ciel semble si fou qu’il paraît aliéner Le silence pendu au cou de ma faiblesse Qu’il enserre son fil autour de ma détresse Qu’il étrangle ma voix de ses cris effrénés
Le ciel est si sournois que ce soir il me lèche Comme pour m’embrasser de son plus vil sourire Comme s’il m’achevait de sa dernière flèche Comme s’il m’obligeait à me laisser mourir