Les voyelles nacrées Des vagues luminaires Poétisent l'amour En robe de marées Et la traîne d'azur par sa broue qui se fane Repeint l'adret de blanc Sur la noirceur du jour
Un voile opalescent de popeline rare Tressé par son gros sel Aux grains de ses ressacs Aiguise ses crêts fins sur les jusants de feu
Émonde insignifiante rouleau de par-cœur Le vent marie l'aimer Plus léger qu'une bruine Et des consonnes d’or Rallumant les flancs d’eau Unissent au secret leurs perles de safran
La belle cousue aux courants Marche s'enceindre les cheveux de sable L’équinoxe diaphane Ébroue ses coquillages Les goémons s'engouent Des galions de givre Le temps s'est suspendu en gouttes de soupirs
Elle attend, l’embrun pâle Que la sombre nuée dépose à ses côtés Son ruban de condors en comète languide
Fil amant cotonneux qui bariole sa grève De promesses pluvieuses Il emporte la nuit pour ouvrir son matin
Dans sa bouche fredonne Garance en canevas brodée par son écume Déferlante d’un oui Aux poudrins qui se pâment
Insensé sensoriel
L’aube mue Déglacée de ses ailes À son doigt se dessine un anneau de corail...